Toute l'équipe de l'école d'art et les ancien·nes étudiant·es s'associent à la famille de Jean Geslin et souhaitent rendre hommage à l'homme grâce à qui Dunkerque a la chance de compter sur son territoire une école supérieure d'art, aujourd'hui devenue Esä.
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Jean Geslin est décédé le jeudi 19 septembre, à l’âge de 86 ans, des suites d’une longue maladie. Cet amoureux de Dunkerque s’est beaucoup investi sur le territoire. Il a notamment fondé l’école régionale des Beaux-Arts de Dunkerque en 1984. Il s’était également engagé en faveur de l’implantation du Fonds régional d’art contemporain (FRAC) à Dunkerque et s’était battu pour le faire construire sur le site de l’ancienne cathédrale ouvrière. « Il adorait Dunkerque et sa beauté un peu chaotique finalement », confie sa veuve, Anne Geslin. Il a toujours été engagé dans la promotion de l’art et la culture à Dunkerque, notamment dans son école où il invitait des artistes à venir exposer leurs œuvres et à faire cours aux étudiants, une première pour l’époque.
Jean Geslin a également participé au projet du château de Coquelle comme lieu d’art. Il avait quitté Dunkerque pour aller vivre à Limoges en 1992, où il était devenu directeur de l’École nationale d’art décoratif. Il a passé ses dernières années à Bordeaux auprès de sa famille.
VDN
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En 1984, à Dunkerque commence au sein de l’École Régionale des Beaux-Arts Georges Pompidou une aventure collective initiée par son directeur Jean Geslin. La pédagogie s’y articule autour d’expositions d’art contemporain (Sophie Calle, Roman Opalka, Marcel Mariën, …) et de la contribution de critiques tels Jan Hoet ou Régis Durand. L’artiste Pierre Mercier (1946-2016) figure parmi les premiers enseignants et impulse une dynamique en revendiquant à l’instar de Robert Filliou : « Enseigner et apprendre comme activités artistiques ». Il met alors en place « des ateliers à la fois théoriques et pratiques dans lesquels plusieurs enseignants artistes ou non, interviennent simultanément ». La disparition de Pierre Mercier en mars 2016, la journée d’étude, les expositions et la publication qui lui ont été consacrées en 2017 au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg et au Lille Métropole, musée d’Art moderne, d’Art contemporain et d’Art brut de Villeneuve d’Ascq ont donné l’occasion de plonger dans l’histoire de cette institution placée sous tutelle du ministère de la Culture devenue - via le processus de Bologne et la réforme LMD - un établissement d’enseignement supérieur. Que s’est-il joué à cet endroit ? Quelles prémices y ont été posées qui puissent encore être revendiquées aujourd'hui ? À partir de cette étude de cas, il s’agira également d’étudier plus largement en quoi et comment les écoles supérieures d’art revendiquent d’être aujourd’hui des espaces spécifiques pour l’apprentissage de la création.
Nathalie Poisson-Cogez, enseignante à l'Esä.
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